- Ecologie des milieux aquatiques et littoraux : Ecosystèmes aquatiques continentaux
- Pollutions et risques écotoxicologiques : Impacts des polluants sur les biocénoses
- Types d'eau, d'espaces et de milieux : bassin versant écosystème aquatique
- Risques et pollutions : azote eutrophisation phosphore
Les phénomènes d’eutrophisation se manifestent lors d’une forte augmentation de la concentration de certains nutriments, comme le phosphore (P) ou l’azote (N), dans les milieux aquatiques. Ils conduisent à un déséquilibre écologique à l’origine d’un développement massif de la végétation aquatique pouvant entrainer différents effets néfastes (appauvrissement de la biodiversité, colonisations, nuisances, etc.). Pour résoudre ou prévenir ces phénomènes, des connaissances sur les cycles biogéochimiques du P et de N sont essentielles. Cependant, en dépit des nombreuses publications sur l’élimination des éléments nutritifs, les études précédentes ont rarement examiné le rôle indirect des plantes dans la géochimie du fer (Fe). Pourtant, le couplage entre la géochimie du Fe et du P est l’un des principaux processus qui contrôlent la disponibilité du P dans un système aquatique. L’influence des plantes sur la géochimie du Fe, et par conséquent, la spéciation du phosphore a été étudiée de manière approfondie dans la rhizosphère des herbiers marins et en pédologie, mais les interactions entre l’activité des plantes et le couplage Fe-P dans les eaux douces de surface sont mal documentées.
L’objectif du projet (Role of aquatic macrophytes on iron-phosphorus interactions) est de mieux comprendre les interactions complexes entre les végétaux aquatiques et la géochimie du Fe et du P dans le bassin versant de la Leyre. Pour cela, le projet associe des spécialistes de la biogéochimie du P et du Fe des sédiments et de la colonne d’eau et des spécialistes des plantes aquatiques. Sur le terrain, les scientifiques surveillent l’évolution des paramètres géochimiques, physiques et végétaux pendant le jour et la nuit et au cours des différentes saisons dans des cours d’eau colonisés par différentes communautés de plantes. De plus, ils ont sélectionné des ruisseaux qui drainent des forêts de pins et des champs cultivés, qui sont les deux principales utilisations des terres du bassin versant de la Leyre.
Par cette étude les scientifiques cherchent à déterminer comment l’activité des plantes aquatiques intervient dans le couplage Fe-P et par conséquent contrôle l’adsorption de phosphore pour à terme mieux comprendre et limiter les problèmes d’eutrophisation dans les eaux douces.